mercredi 27 novembre 1996

Dossier piégé...

Dossier piégé

« Le soir illustré » du mercredi 27 novembre 1996 pages 38 à 40

Dès le départ, nous ne le «sentions» pas, ce dossier. Une semaine de recherches ne nous a pas rassurés, au contraire: le dossier présenté par le procureur général de Bruxelles à la Chambre des Représentants semble bien être pourri.

- Celui qui accuse les ministres Jean-Pierre Grafé et Elio Di Rupo de pédophilie s'appelle Oliver Trusgnach. Depuis le 22 octobre dernier, il est en prison à Hasselt, pour avoir volé son ancien employeur, un restaurateur haut de gamme d'Hasselt. Ce jeune homme de 22 ans est bien connu dans les milieux homosexuels de la capitale où il passe pour un affabulateur. Et 'es diverses déclarations qu'il a faites à la police judiciaire de Bruxelles et à la BSR d'Hasselt sont en contradiction avec les informations que nous avons recueillies dans ces milieux.

- «J'ai rencontré Oliver pour la première fois dans le milieu gay d'Anvers en 1992. Il avait à l'époque 18 ans. C'est moi qui l'ai amené dans les boîtes homos de la capitale à la fin 1992», se souvient F. C'est précisément dans une de ces boîtes, «Le Garage», qu'Oliver va faire la connaissance de V. Ils se reverront chez ce dernier lors d'une soirée entre amis, pour fêter le réveillon, le 31 décembre 1992. Une courte relation va s'établir entre V et Oliver.

L'HOMOSEXUALITÉ COMME ASCENSEUR SOCIAL

- «Dans le milieu gay, précise V, les barrières sociales sont peu élevées. Un industriel peut sortir avec un ouvrier. Oliver voulait connaître mes amis comme JeanPierre Grafé et Elio Di Rupo. Il voulait fréquenter les gens socialement élevés». Rapidement, cette relation va s'arrêter. Oliver, charmant, poli, bien éduqué, a, à l'époque déjà, quelques tendances à la mythomanie. Ainsi, il se pare du titre d'Écuyer. Ce n'est qu'un début car plus tard, il distribuera son acte de naissance complètement bidon où il apparaît affublé du titre de prince. Mais cela fonctionnait manifestement puisqu'il a réussi l'exploit de se faire inviter au Te Deum du 21 juillet dans la basilique de Koekelberg! Il est vrai qu'il s'y faisait passer pour le vice-consul des Seychelles.

PREMIÈRE RENCONTRE

- Mais reprenons le fil du temps. C'est le 3 juillet 1993 lors d'une soirée au château du Karreveld à Molenbeek qu'Oliver Trusgnach fait la connaissance de Jean-Pierre Grafé. Elio Di Rupo, lui, n'est pas présent. Oliver est âgé à ce moment-là de 19 ans. Il est donc majeur. Dans ce petit milieu homo de la capitale, tout finit toujours par se savoir. S'il semble bien qu'Oliver et Jean-Pierre Grafé aient eu une relation, il n'y a jamais eu d'écho sur Elio Di Rupo.

- Mais pour Oliver, les choses vont commencer à mal tourner début 1995. Même s'il allait régulièrement à la messe et s'il prétendait qu'il allait entrer au séminaire, Trusgnach commence à voler plusieurs de ses amis. Il doit quitter la Belgique et voyage un peu partout en Europe. Il a Londres comme point de chute. En 1996, il revient au pays pour travailler dans un grand restaurant de Hasselt, où il commet un vol pour environ quatre millions au début du mois de juillet dernier. Ce n'est que le 22 octobre dernier que la BSR d'Hasselt parviendra à le coincer, sur base, semble-t-il, des déclarations de sa mère. Il va commencer à se «mettre à table». Mais avant d'en arriver là, il faut reprendre l'histoire d'Arthur. Celui-ci est désigné par le milieu gay de la capitale comme un informateur de la PJ de Bruxelles et plus particulièrement du commissaire Georges Marnette. Ce qui nous est confirmé de source judiciaire. C'est cet informateur qui a désigné Oliver Trusgnach comme un indic potentiel dans l'affaire Grafé - Di Rupo. Lorsque nous l'avons rencontré, Arthur a nié être cet informateur.

L'INFORMATEUR COINCÉ DEPUIS 1995

- Arthur a des ascendants arabes. pour des vols de cartes de crédit et pour des faits de prostitution. Lorsque nous l'avons interrogé sur ces éléments, Arthur, a préféré ne pas répondre. Il nous a cependant annoncé qu'au lendemain de notre rendez-vous, il préférait partir se mettre au vert à l'étranger.

- C'est, semble-t-il, sur base de déclarations d'Arthur qu'un dossier est ouvert le 6 septembre dernier sur des faits de pédophilie à charge.
«En septembre 1995, j'ai été arrêté à l'hôtel Hilton. J'avais demandé une chambre avec vue sur le Palais de Justice. Or, il s'y déroulait le procès du GIA. La PJ est intervenue en force et m'a interpellé pendant une dizaine d'heures».

- Selon Nicolas (un prénom de substitution comme pour Arthur), une personne qui connaît très bien
Arthur, «il m'a parlé de deux interrogateurs qui travaillaient sur Elio Di Rupo et qui lui demandaient s'il était homosexuel».
Aujourd'hui, Arthur ne s'en souvient plus. Mais cela signifierait qu'Elio Di Rupo est dans le collimateur de certains membres de la PJ de Bruxelles depuis plus d'un an.

- Selon le milieu gay de Bruxelles toujours, la PJ «tiendrait» Arthur d'Elio Di Rupo et de Jean-Pierre Grafé par la PJ de Bruxelles. Ce dossier, pour une raison inexpliquée, sera rapidement refermé. On sait qu'à l'époque, le commissaire Georges Marnette tentait par tous les moyens de «rentrer» dans les dossiers de pédophilie traités depuis l'arrestation de Marc Dutroux par Neufchâteau.
Avec l'arrestation d' Oliver Trusgnach par la BSR d'Hasselt, tout va s'accélérer. Arthur en est informé le jour même. Le commissaire Marnette en est prévenu. Oliver pourrait donner des informations sur Di Rupo. Mais Arthur dénonce également un trafic de cassettes vidéo pédophiles. Le parquet de Bruxelles rouvre un nouveau dossier.

GÉOMÉTRIE VARIABLE
- Dans sa première déclaration,faite le 22 octobre devant la BSR,Oliver Trusgnach explique qu'il a rencontré Elio Di Rupo une seule fois à l'âge de 19 ans, sans que cette rencontre n'ait un caractère sexuel. Le même jour, le commissaire Marnette prend contact avec le parquet de Hasselt pour interroger Trusgnach. 
Il le rencontrera pour la première fois le lendemain 23 octobre en compagnie de deux de ses hommes, mais ne rédigera pas de procès-verbal.

C'est le 24 que les deux hommes du commissaire Marnette revoient Oliver qui commence à charger Elio Di Rupo. Il le rencontre cette fois à 17 ans (il est mineur) et entretient avec lui des relations sexuelles pendant un mois.

Le 28 octobre enfin, entendu à nouveau par la BSR, Trusgnach abaisse encore l'âge auquel il dit avoir rencontré Elio Di Rupo (15 ans, en dessous de la «majorité sexuelle» cette fois) et allonge la période de leur relation (neuf mois). Il se lance également dans une description précise des types de rapports qu'ils auraient eu et dénonce «des partouzes avec des mineurs auxquelles M. Di Rupo aurait participé». Tout en ajoutant, parlant de ces rencontres spéciales:
«Je n'y ai moi-même pas assisté. Cela m'a été rapporté par des membres de la police judiciaire. Ils semblent intéressés surtout dans leur enquête par Di Rupo en raison de sa position actuelle».

- Quelque temps plus tard, le commissaire Marnette, mis à l'écart des enquêtes de Neufchâteau, claquait la porte et annonçait qu'il partait en vacances pour un bon mois.

DOSSIER «LÉGER»

- Le 15 novembre, poussé par quelques médias flamands qui disposaient de certains procès-verbaux émanant de la PJ de Bruxelles, le parquet de Bruxelles mettait à l'instruction le trafic de cassettes dénoncé à la PJ par Arthur mais confiait, fort curieusement, le dossier à la Gendarmerie. Cela donnait lieu aux perquisitions négatives du 15 novembre dernier. Les journaux flamands, relayés par Herman De Croo, mélangeaient le tout et, le lundi 18 novembre, le parquet général de Bruxelles transmettait le dossier à charge d' Elio Di Rupo et de Jean-Pierre Grafé aux différentes assemblées concernées. Celles-ci, fort sagement, demandaient à la cour de Cassation de poursuivre l'enquête avant de se prononcer sur un renvoi des deux ministres devant cette même cour de Cassation.

- La mère d' Oliver Trusgnach a encore déclaré, après avoir rencontré son fils en prison, que ce dernier lui avait confié son intention de se rétracter dès sa sortie de prison et d'expliquer ce qui l'a poussé à faire ce type de déclarations.

- Voilà donc pour les faits. Ils laissent pantois. Car les déclarations que nous ont faites certains gays de Bruxelles donnent du poids à la toute première déclaration d'Oliver Trusgnach pour laquelle aucune action judiciaire ne pouvait être entamée à l'encontre du vice-premier ministre. S'agit-il d'un contre-feu? C'est peu probable car ces personnes disposent, à l'appui de leurs dires, de documents et de photos. Trusgnach, pour sa part, affirme également disposer de preuves sous forme de documents et de photos. Mais il n'a pas voulu les fournir aux enquêteurs.

DEUX DOSSIERS DIFFÉRENTS

- On pourrait également penser que Trusgnach aggrave, au fil des auditions, ses accusations parce qu'il craque. On constatera cependant que c'est après la visite du commissaire Marnette et de deux de ses hommes que cela se passe. De même, dans les milieux judiciaires, on étudie actuellement la légitimité de l'apostille qui a permis au commissaire Marnette d'intervenir dans le dossier de Hasselt.

- D'autre part, c'est dans la précipitation et sous la pression de quotidiens flamands (qui, d'après Arthur, ont bénéficié de fuites émanant d'un membre du VLD, les libéraux flamands) que le parquet général de Bruxelles a transmis son dossier aux assemblées. Cela paraît fort léger. En effet, les personnes citées par Trusgnach que nous avons rencontrées nous ont affirmé ne pas avoir été interrogées par les autorités judiciaires, ni avant l'envoi des dossiers, ni depuis.

- Les dossiers concernant les deux ministres sont cependant différents. Les faits reprochés au ministre Grafé sont en effet plus graves. Pour Elio Di Rupo, on parle de viol sur un mineur de plus de 14 ans et de moins de 16 ans». On a vu ce qu'on peut en penser. Pour JeanPierre Grafé, par contre, les faits «pourraient être qualifiés de viols sur mineurs d'âge de plus de 10 ans». Dans le cas Grafé, et contrairement à Di Rupo, le procureur général de Bruxelles évoque encore l'article 377 du code pénal qui parle de l' «ascendance» ou de l' «autorité» que le coupable peut avoir sur une victime ou encore que le coupable ait «été aidé par une ou plusieurs victimes».

- Dans les milieux judiciaires, certains magistrats se déclarent «outrés» par ce dossier et craignent pour le futur des véritables et sérieuses enquêtes sur les réseaux de pédophilie qui se déroulent actuellement et qui touchent des proches du ministre Grafé. On aurait voulu pourrir le climat et discréditer ce type d'enquêtes qu'on ne s'y serait pas pris autrement.

Philippe Brewaeys.

Herman de Croo « Jamais je ne ferai tomber un gouvernement pour la vie sexuelle d'un homme ».

« Le soir illustré » du mercredi 27 novembre 1996 pages 37

En dévoilant l'autre dimanche le nom de Di Rupo, vous avez fait presque l'unanimité contre vous. C'est un coup bas de votre part?

Herman De Croo:

Pas du tout! Je finirai par me fâcher... C'est après un dîner vendredi soir, en compagnie de Di Rupo en personne, avec Jacques Santer, Henry Kissinger, etc..., que j'ai appris dans ma voiture qu'il y avait une perquisition en cours avec des faits qu'on reprochait à Di Rupo.
Et le matin, dans certains journaux, on le citait. J'ai alors écrit une lettre au président de la Chambre, Langendries:
«C'est scandaleux, il faut que le premier ministre s'explique sur Pinxten et Di Rupo» et ma lettre a été diffusée par la presse. Le dimanche à la BRT, quand on m'a demandé de quel ministre il s'agissait, j'ai répondu: «Mais
c'est dans le journal, c'est Di Rupo». Pas un mot de plus. Je n'ai jamais parlé de pédophilie, je ne sais pas ce que Di Rupo a fait et je ne me mêle pas du fond de l'affaire... et j'espère qu'il ne sera pas condamné s'il est innocent. Mais j'imagine que, si un procureur général lance une telle bombe, il sait de quoi il s'agit.

Vous demandez la démission d'Elio Di Rupo?

D'autres ministres (comme Thys, Delcroix, Claes) ont démissionné avant d'être mis en accusation. Je demande un retrait temporaire car, depuis dimanche, il ne peut plus fonctionner normalement. Vous savez, un ministre qui irait en appel, puis en cassation, puis à la Cour européenne, il serait toujours présumé innocent et pourrait rester 5 ans au gouvernement. Je demande un peu de moralité et je ne changerai pas ma position d'un iota.

«JE SUIS CONTRE UN NOUVEL ORDRE MORAL »

Et la démission du gouvernement?

Jamais je ne ferai tomber un gouvernement pour la vie sexuelle d'un homme, jamais! Si Tobback avait été à ma place, le parlement aurait été trop petit pour entendre ses cris, lui qui traitait Martens de Caligula!

L'image de notre pays en prend encore un coup?

Ecoutez, il y a des centaines de correspondants du monde entier à Bruxelles, les répercussions d'affaires comme celles-là sont désastreuses pour l'image de la Belgique. Récemment, un ambassadeur me parlait de la Belgique comme d'un décédé...

Et si votre vie privée était étalée au grand jour, comme aux USA?

Je suis contre. Il n'y a pas à se justifier de sa vie privée. Je suis également contre un nouvel ordre moral: que cela soit clair, je n'ai aucun problème avec les homosexuels, les lesbiennes et tous les gens majeurs et consentants. Un vice-Premier ministre peut-il avoir une conduite «moralement à risques», ça, c'est l'affaire de sa conscience.

Si je vous demandais si vous avez une maîtresse?

Je ne répondrais pas, mais si on m'accusait d'avoir forniqué avec une jeune fille de 14 ans, là je répondrais !

Et si un témoignage vous accusait de pédophilie?

Je rigolerais! Quand on n'a rien à se reprocher, on a une excellente stabilité psychologique.

Après ces mois d'enquêtes et de «révélations», qu'est-ce qui est pourri dans notre pays?
Pas tout, mais une petite partie dans tout le système de la justice,de la gendarmerie, de la police...

« JAMAIS INVITÉ À UNE PARTIE FINE»

L'argent, le sexe, le pouvoir...vous avez été tenté?

Non, pas le pouvoir, j'ai horreur du pouvoir... Le sexe? Je n'ai jamais été invite a une partie fine, donc je n'ai jamais dû refuser! Mais je fais un exercice permanent d'auto surveillance, je suis méfiant et c'est parfois par des gens de confiance qu'on est le plus roulé. Mon père était le bourgmestre d'un petit village; un jour, il a mis un visiteur à la porte avec fracas. «C'est un entrepreneur qui m'a proposé de l'argent pour faire une route», a-t-il crié en colère. J'avais 12 ans, ça m'a marque. J'ai toujours refusé d'aller sur des yachts et refusé tout ce qui était disproportionné.

Vous attendez-vous à des arrestations dans votre propre parti?

Je n'en sais rien, j'espère que non. C'est vrai que le pouvoir corrompt de manière insidieuse mais les libéraux n'ont pas été longtemps au pouvoir!

Et des délits sexuels?

Je serais fort surpris. Franchement, je ne vois personne.

Vous vous voyez en Premier ministre potentiel?

Je n'en ai pas envie, mais si c'était par devoir, je le ferais, sans enthousiasme. Le nombre de papabili devient petit: à part Tobback (qui n'est pas un garçon fanatique, même si je lui en veux), Van Rompuy, Dehaene et Michel, du côté francophone
Dans cette partie de fumier que comporte le pouvoir, il faut de la maîtrise, de l'expérience et beaucoup de résistance...

Pascal Vrebos
Source : http://pourquipourquoi.skyrock.com/53.html

vendredi 22 novembre 1996

Olivier Trusgnach l'homme qui a accusé Di Rupo de pédophilie.

OLIVER TRUSGNACH RACONTE-T-IL N'IMPORTE QUOI ?
HASSELT - « Je ne veux plus parler de mon fils. Ça va faire deux ans qu'il a quitté la maison. J'ai d'autres enfants, que je veux protéger de toute cette boue.
Hier, fin de matinée. Genk. Nous parlons à Mme Trusgnach, la mère d'Oliver, l'homme sur qui repose le scandale Grafé / Di Rupo. Si scandale il y a. Si tout ça n'est pas sorti de la tête d'un mythomane.
Même sa mère ne croit pas un mot des accusations lancées par son fils, dont elle va jusqu'à affirmer qu'il « lui manque une vis ». Pour elle, il est impossible qu'Olivier ait eu des relations sexuelles avec qui que ce soit à l'âge de quinze ans. «A quinze ans, dit-elle, Oliver était encore un snottebel qui ne savait rien de la vie. ». Pour dire l'estime qu'elle a pour son fils, on peut traduire snottebel par caca de nez !

Vacances

Olivier a dix-sept ans lorsque ses parents, qui partent en vacances, osent pour la première fois le laisser seul à la maison. A l'époque où Oliver Trusgnach déclare avoir couché avec deux ministres, il faisait comme tous les gamins de son âge : il vivait sagement chez papa et maman.
A l'écouter, Trugsnach aurait rencontré Di Rupo en 89, dans les toilettes du Garage, à Bruxelles. Invraisemblable, réplique sa mère. « En 92, mon fils était encore au lycée. » Les habitués du Garage, ceux qui connaissent la disposition des wc, nous ont dit qu'ils imaginaient mal un visage aussi connu que M. Di Rupo prendre le risque de s'y enfermer avec un jeune.
A 18 ans, quand il quitte l'athénée de Genk, Oliver Trusgnach ne sait trop que faire de sa vie. II commence par l'armée et passe six mois à l'hôpital militaire de Gand. Et vire sa cuti. On prétend - mais nous n'avons pu vérifier - qu'il se met à fréquenter des bars homos à Hasselt, le Silvergate, le Vervolg. Il multiplie les aventures, des dizaines prétend-il. Et monte à Bruxelles, surtout le week-end. Sa vie s'entoure de mystères. Qui fréquente-t-il ? A un ami, il affirme : Grafé aime les petits jeunes gens ».
Début 95, il quitte papa, maman. Au passage, il leur emprunte des montants considérables, plus d'un demi-million aux premiers, 150.000 F à sa grand-mère. Trusgnach, qui a la bougeotte, séjourne en Suisse, puis à Londres, chez un ami. Il rêve d'obtenir une accréditation pour le Te Deum du 21 juillet. Il se fait passer pour le vice-consul des Seychelles. Puis, au Scholteshof, dont il devient le réceptionniste, pour le baron Trusgnach de Mechelburg Schwering. Lui qui n'est que Trusgnach...
Où est le vrai ?
La Justice découvre son existence voici environ deux mois lorsqu'un informateur de la P1 de Bruxelles cite son nom, au côté de deux ou trois autres jeunes gens, dont il dit qu'ils se livrent, parfois depuis le début de leur adolescence, à des parties fines auxquelles prendraient part d'importantes personnalités des milieux politiques, financiers, etc.
Mais les choses se corsent. Oliver Trusgnach est arrêté, à la mi-octobre, notamment pour vol domestique, début juillet, au Schotel- shof. II avait fui à l'étranger le 8 ou 9 juillet.
Le mardi 22 octobre, la BSR de Hasselt l'interroge. Le PV est signé à 10 h 50. C'est là qu'il balance sa première version des faits, déclarant être entré dans le milieu homosexuel à l'âge de 19 ans et y avoir fait la connaissance, environ un an plus tard, d'Elio Di Rupo avec lequel il dit avoir entretenu une liaison très courte.
Le surlendemain, la PJ de Bruxelles, qui apprend son arrestation, obtient l'autorisation de l'interroger dans le cadre du dossier qu'elle a ouvert et dans lequel son nom apparaît. Il fait sa déposition le jeudi 24 octobre (à 14 h 45) et... revient sur sa première version. Cette fois, il prétend être entré dans le milieu homo à 15 ans et y avoir fait la connaissance de Di Rupo à 17. Il dit alors que leur relation aurait duré un mois. Dans le même temps, il évoque ses relations avec... Jean-Pierre Grafé et fournit une série de détails sur son appartement liégeois où il détiendrait des cassettes et des photos pédophiles (nos éditions d'hier).
Le lundi 28 octobre, Trusgnach est entendu à deux reprises, à quelques heures d'intervalle, par la BSR de Hasselt. En matinée, il déclare avoir rencontré Di Rupo à... 15 ans et avoir vécu une relation amoureuse avec lui durant neuf mois. Il dit aussi détenir du courrier et des photos compromettantes pour le vice-Premier. Le PV est signé à 11 h 55. L'après-midi, à 14 h 10, il confirme ses propos du matin qu'il agrémente de quelques détails. Cette fois, les preuves dont il dispose « seraient en sécurité à l'étranger ». Que de contradictions en huit jours...
Gilbert Dupont et Christian Carpentier
Source : http://devoirdememoire-nezblanc.blogspot.fr/2009/07/portrait-dun-garcon-un-peu-excentrique.html

Di Rupo espère toujours "que la vérité sur l'affaire Trusgnach sortira".




Pourquoi n'y a-t-il jamais eu de véritable enquête sur l'origine de l'affaire Trusgnach, se demande le premier ministre Elio Di Rupo dans un entretien publié par l'hebdomadaire flamand "Humo". En 1996, dans le sillage de l'affaire Dutroux, un jeune homme, Olivier Trusgnach, a accusé M. Di Rupo d'avoir entretenu une relation avec lui alors qu'il était mineur. Les accusations s'étaient avérées mensongères mais l'affaire fit grand bruit et faillit provoquer la démission du socialiste, à l'époque vice-premier ministre dans le gouvernement Dehaene II.

Dans le cadre du programme télévisé "Kroost", un journaliste flamand a suivi pendant un an la vie du premier ministre. Humo a publié mardi certains entretiens tirés du reportage.

"Ce qui m'intrigue aujourd'hui, c'est de savoir pourquoi il n'y a eu jamais eu une véritable enquête sur l'origine de cette histoire. L'un des deux agents qui a sorti cette affaire s'est suicidé. Mais il n'y a jamais eu une enquête judiciaire sur le pourquoi de cet acte. Jamais. Voilà, et il faut vivre avec ça", a expliqué M. Di Rupo.

Le premier ministre dit ignorer les raisons de cette absence d'enquête. "Je ne sais pas. Ca, vous devez leur demander. Apparemment, dans la police et la justice, il y avait un certain nombre de personnes qui ne pouvaient pas résister à la tentation de mettre à genoux le numéro 2 du gouvernement. Vous savez, j'espère encore toujours que la vérité sur cette histoire sortira. Qui a monté tout ça? Et pourquoi?".

Quand éclate l'affaire, Jean-Luc Dehaene convoque M. Di Rupo et le président du PS, Philippe Busquin. Après l'entretien, le second explique au premier que le premier ministre lui a demandé de "le faire démissionner", indique le magazine. M. Di Rupo est alors sous le choc. "J'avais décidé qu'il m'était insupportable de continuer à vivre avec une étiquette de pédophile sur mon front. C'était tout à fait impossible, c'était l'enfer".


Olivier Trusgnach avait également accusé de pédophilie l'ex-ministre wallon PSC (cdH) Jean-Pierre Grafé. Celui-ci avait démissionné de ses fonctions à la suite de ces accusations. Il avait finalement été blanchi par la justice en septembre 1998.

Source : http://www.lalibre.be/actu/belgique/di-rupo-espere-toujours-que-la-verite-sur-l-affaire-trusgnach-sortira-53033e43357025291dcfe414

mercredi 20 novembre 1996

Le syndrome Dutroux menace le gouvernement belge. La demande de mise en accusation de deux ministres francophones pourrait faire éclater la coalition.

20 NOVEMBRE 1996 À 01:15

Benelux de notre correspondant
La demande de mise en accusation par la justice belge du vice-Premier ministre fédéral, Elio Di Rupo, et du ministre de l'Enseignement de la communauté francophone, Jean-Pierre Grafé, pour faits de pédophilie éveille désormais, dans une Belgique déjà déstabilisée par les scandales, le fantôme d'une crise de régime. Le cas d'Elio Di Rupo, chef de file des ministres socialistes et numéro 2 du gouvernement après le Premier ministre social-chrétien, Jean-Luc Dehaene, est perçu comme étant susceptible de faire éclater le gouvernement et de conforter l'opinion publique belge dans sa formidable défiance envers les institutions.

Hier, le président de la Chambre a annoncé la mise en place d'une commission spéciale qui décidera ou non de renvoyer Elio Di Rupo devant la Cour de cassation pour y être jugé. Cette procédure respecte formellement la présomption d'innocence de l'intéressé, mais on voit mal comment, dans le climat délétère belge où soupçons, rumeurs, délation et dysfonctionnements des services de l'Etat sont à l'ordre du jour, le vice-Premier ministre pourrait encore éviter de présenter sa démission.

Un pays traumatisé. Déjà, la presse flamande, qui avait révélé l'affaire ce week-end, réclame la tête du «charmant wonder boy» Di Rupo, tandis que les journaux francophones parlent, eux, de «chasse aux sorcières» ou du «retour de l'ordre moral». Car, dans un pays traumatisé depuis le mois d'août par les suites de l'affaire des enlèvements et meurtres de fillettes perpétrés par le pédophile Marc Dutroux et sa bande, la suspicion est générale. Il y a un mois exactement, 250 000 personnes ont participé à Bruxelles à la «marche blanche», une manifestation qui devait consacrer la solidarité des participants avec les parents des jeunes victimes des pédophiles. En réalité, le déferlement de la foule était généré par un rejet des institutions judiciaires et politiques, les Belges étant persuadés que des personnes haut placées, magistrats ou hommes politiques, protègent des réseaux de pédophiles et y participent. En fin de semaine dernière, les parents des fillettes assassinées ont été jusqu'à réclamer la démission du ministre de l'Intérieur et même menacé d'organiser une nouvelle manifestation dans la capitale, une «marche rouge de la colère» cette fois, si l'enquête n'avançait pas plus vite. Une telle annonce a fait frémir le monde politique belge tant la popularité des parents des victimes de Dutroux est grande dans le pays.

Dénonciations anonymes. Mais ce ne sont plus vraiment les bavures de l'enquête ayant permis à Dutroux de trop longtemps poursuivre ses agissements qui sont en cause. Les Belges veulent surtout «les noms des salauds qui ont abusé de nos enfants», comme le proclamaient, le mois dernier, les pancartes de manifestants devant le palais de justice de Bruxelles. L'appel à la délation a été très officiellement lancé, à la mi-octobre, par le juge d'instruction Jean-Marc Connerotte, peu avant qu'il ne soit dessaisi du dossier Dutroux pour «partialité». En demandant à la population, qui le considérait comme un héros national, de rapporter tout fait de pédophilie constaté en appelant un numéro vert, ce magistrat aux conceptions de travail toutes personnelles a sans doute amorcé la machine infernale sans que personne n'ose s'y opposer. Depuis, il pleut des coups de fil anonymes sur le réseau des télécommunications du pays et la gendarmerie a fait bonne moisson de témoignages en tous genres.

Ce sont justement plusieurs déclarations de jeunes garçons s'adonnant à la prostitution qui sont la cause des déboires des deux ministres francophones. Rien à voir avec l'affaire Dutroux, et il semble même que les faits qui pourraient être reprochés à Elio Di Rupo remonteraient à une période antérieure à sa nomination au gouvernement. Celui-ci tente désespérément de jouer la clarté et ne fait pas de mystère sur son homosexualité tout en rejetant farouchement toute accusation de pédophilie. «Aucun acte de ma vie privée n'a jamais porté atteinte à qui que ce soit.»

Pour ce fils d'immigrés italiens âgé de 45 ans, le scandale qui le touche est d'autant plus tragique qu'il pourrait bien briser une carrière exemplaire. Fringant, charmeur, arborant cheveux longs et noeud papillon, Elio Di Rupo faisait, il y a peu encore, l'objet de portraits élogieux dans les journaux belges. Lui, le gamin défavorisé de Mons, orphelin de père, avait accompli une percée fulgurante pour être nommé, en 1994, vice-Premier ministre, alors même que la perspective de devenir le numéro 1 de son parti semblait à portée de main. Pour le PS, saigné à blanc par d'innombrables scandales, la catastrophe est sans mesure. Elio Di Rupo avait justement été promu prince héritier du PS pour combler le vide laissé par son prédécesseur Guy Coëme. Celui-ci, impliqué dans le scandale des pots-de-vin Agusta, avait dû démissionner en janvier 1994 après que la justice eut demandé au Parlement sa mise en accusation devant la Cour de cassation".

EPHIMENCO Sylvain
Source: http://www.liberation.fr/monde/1996/11/20/le-syndrome-dutroux-menace-le-gouvernement-belge-la-demande-de-mise-en-accusation-de-deux-ministres-_187967

samedi 16 novembre 1996

Elio Di Rupo, vice-premier ministre belge, a été victime d'une fausse dénonciation pour pédophilie. Pudiquement, il raconte. Debout malgré la boue.

Par Jean Quatremer et Florence AUBENAS — 14 avril 1997 à 00:57

Comme tous les vendredis, il y avait un conseil des ministres le matin, des dossiers à régler et le soir, un dîner officiel. «Je me souviens que Henry Kissinger était à ma droite. Je suis rentré chez moi plutôt tard et j'ai tout de suite senti que quelque chose d'inhabituel était en train de se passer». C'est ainsi, en écoutant son répondeur saturé de messages, qu'Elio Di Rupo, vice-premier ministre socialiste belge, a appris en pleine nuit qu'un journal publierait le lendemain un témoignage l'accusant de pédophilie. «Ce sont des moments où on pourrait sombrer corps et âme. On se dit que plus rien ne peut arrêter la mécanique». Nous étions le 15 novembre 1996.

Quatre mois plus tard, le témoin s'est révélé un mystificateur, la justice a blanchi le ministre et Elio Di Rupo est calé derrière son bureau officiel, entre une chaine stéréo, un ordinateur et une assiette de brocoli nature. «Maintenant, on est bien forcé de vivre avec tout ce qui s'est dit».

Devant sa résidence personnelle, une belle maison ancienne près de la grand place de Mons qu'il n'a toujours pas finie de retaper, les horaires de ses permanences municipales sont encore vissés sur la porte. «C'était au début des années 80, il se lançait en politique. Il recevait les gens chez lui, et à cette époque, cela ne se faisait pas du tout, raconte un sénateur de son bord. N'importe qui était reçu des heures entières s'il le voulait. Je peux vous dire que son vestibule ne désemplissait pas».

Au milieu du parterre politique belge, sévère échafaudage de costume trois-pièces et de double menton, on apprend vite à le distinguer: c'est le seul à sourire. Et joyeusement. Les urnes lui sont bientôt si bénéfiques que les socialistes le surnomment «la machine à voix».

En 1989, Guy Spitaels, l'un des barons du PS, lui entrouvre la liste des européennes. Déjà député belge, Di Rupo l'optimiste s'en émeut encore: «Je me souviens, j'étais sous la douche. C'était la première fois que j'avais au téléphone quelqu'un de si important dans le parti». Cadeau mesuré pourtant: on lui offre la sixième position alors que le PS n'espère que 5 élus. Conformément aux prévisions, il est premier recalé. Mais la «machine à voix» est lancée. Il réalise un beau score sur son nom et finalement, gagne son fauteuil à Strasbourg à la faveur d'un désistement opportun.

A la fin des années 80, lorsque les affaires politico-financières font vaciller les partis, notamment francophones, Di Rupo est l'un des seuls parmi les responsables au sein des états-majors à avoir des mains propres. Et à impressionner la majorité flamande et conservatrice.

A 42 ans tout juste, il est nommé vice-ministre, le poste le plus haut auquel un francophone puisse prétendre. (En Belgique, la charge de Premier ministre revient toujours à un flamand, en raison du poids de la communauté néerlandophone). Enjoué, Di Rupo parle des loisirs qu'il n'a plus. Scrute, ravi et anxieux, sa silhouette de jeune homme. Soupire: «Je voudrais avoir le temps de faire de la gymnastique tous les deux jours». Reprend du thé. Pas de sucre, non, merci.


Longtemps, ses électeurs et les autres lui ont volontiers prêté quelque origine prestigieuse dans une grande famille italienne. Effet de la particule, ce Di séparé du Rupo. De sa prestance, aussi. Et puis ces noeuds papillon, qu'il porte comme un drapeau de toutes les couleurs. «Un noeud papillon, ça évoque un battement d'aile qui peut créer un séisme sur un autre continent. Il symbolise les équilibres instables». On ne pense à lui demander des détails généalogiques que lorsqu'il arrive à la tête de l'état. Stupeur. Si la famille Di Rupo descend de quelque part, c'est des trains d'immigrés italiens, partis dans l'après-guerre vers l'industrielle wallone. Passons sur la mort du père, qui laisse sept enfants à sa femme. Le dimanche, tout le monde va voir à l'orphelinat les deux petits que la misère a fait placer. Dans le salon de sa grande maison de Mons, le ministre n'a épinglé au mur qu'une seule photo de famille. Un portrait de cette mère, qui ne sut jamais lire ni écrire. «Pas plus que je ne me suis caché de mes origines, je n'avais pas de raison non plus d'en faire un fond de commerce», commente di Rupo, avec son grand sourire.

Dans ce pays aux mots comptés, où un hochement de tête passe pour du bavardage, cette pudeur augmente son aura. Pour le fils d'ouvrier italien, la vraie intégration au modèle belge est là: Savoir ce qui se dit et savoir ce qui se tait. Il ne parle même pas d'un de ces gestes qui ont le plus marqué ses pairs: pour ne pas avoir à s'adresser à un ministre italien néo-fasciste, il quitte la table du Conseil des ministres européen.

L'affaire Dutroux, du nom de l'homme arrêté l'été dernier pour l'assassinat de quatre fillettes bouleverse la donne. Emporté par la peine et la colère, le pays passe sans transition de son grand silence à un immense déballage. En librairie, «les égouts du royaume», ouvrage on ne peut mieux baptisé, se place en tête des best seller. Dans une atmosphère de lynchage, les dénonciations pleuvent. Qu'importe si elles se révèlent vraies ou fausses. L'important, c'est de balancer. Pour le vice-premier ministre, le pays qui l'a chéri va soudain se transformer en piège.

Elio Di Rupo prend sa respiration. «On m'a accusé d'être pédophile». Il inspire encore une fois. «Evidemment, c'est à cause de ma vie privée.» . Troisième soupir. «Vous savez, ce n'est pas facile. Disons qu'un amalgame a été fait avec le milieu homosexuel. Et encore, je n'aime pas ce terme qui ne veut rien dire. Disons que j'ai pu aller prendre des verres dans des bars. Bien sur, j'assume pleinement ce que je fais,- il ne manquerait plus que ça». Il n'arrête plus de parler maintenant, ce monologue à mi-voix a dû peupler ses nuits blanches. «Oui, c'est quelque chose qu'il faut que j'assume». L'enquête judiciaire a montré que l'accusation ­ qui reposait sur le témoignage d'un mythomane ­ était une manipulation d'un service de police. Mais jusqu'à présent aucune sanction n'a été prise, comme est restée inexpliquée la publication de son interrogatoire dans un journal flamand. On ne sait pas plus pourquoi quelques députés de Flandre se sont bruyamment mis à exiger sa démission, sans autre forme de procès. «Tout cela peut conduire des éléments à agir avec un sentiment d'impunité». Di Rupo ne veut plus y penser «le mal est fait». Mais n'arrive pas à s'en empêcher. «Il y a une tentative d'imposer une sorte d'ordre moral: le couple, deux enfants et un chien. Et si possible, éviter même une certaine liberté d'esprit».

Enfant, Di Rupo rêvait de «faire le ministre. Pour moi, cela représentait le sommet de la hiérarchie. Cela me semblait le seul moyen d'accéder à un certain degré de liberté».Il se souvient de sa mère, assise devant la télévision. «Je faisais physique et chimie à l'université. Pour elle, cela voulait juste dire que j'aurais un job hors de l'usine et une vie plus confortable». Elle regardait les débats entre personnalités politiques. «Elle ne comprenait pas ce qu'ils disaient. Elle regardait juste leur façon de se comporter et me disait que je n'avais pas à y aller». Di Rupo reconnaît qu'il n'imaginait pas que ce serait «si dur». «Mais je me dis que si tous ceux qui jouent les dégoûtés s'en vont, il ne restera que les dégoûtants». Et puis il sourit. Largement comme il sait le faire, métamorphosé d'un coup. «Vous savez, je viens d'inaugurer le festival du film d'amour à Mons. C'est moi qui l'ai crée, j'adore le cinéma». Il rajuste son éternel noeud papillon. «Cela fait fête, non?».

Jean Quatremer , Florence AUBENAS
Source : http://www.liberation.fr/portrait/1997/04/14/elio-di-rupo-vice-premier-ministre-belge-a-ete-victime-d-une-fausse-denonciation-pour-pedophilie-pud_202697